L'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue

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Autochtones , Éducation

Rapprochements et défis

— Nancy Ross

Le Bureau de coopération interuniversitaire (BCI) publiait récemment un rapport1 qui fait état de plusieurs actions des universités québécoises pour mieux intégrer les étudiants autochtones. Quels constats peut-on faire quant à l’accessibilité aux études collégiales et universitaires des Autochtones dans la région?




Un écart de diplomation encore marqué

Des écarts dans les taux de diplomation au cégep et à l’université persistent entre les étudiants autochtones et non autochtones2. Au Québec, 15 % des personnes d’identité autochtone3 possèdent un diplôme collégial (18 % pour les non-autochtones). L’écart est encore plus marqué pour les études universitaires, alors que 6 % des personnes autochtones détiennent un baccalauréat (13 % pour les non-autochtones). En Abitibi-Témiscamingue, le taux de diplomation se maintient sous la moyenne provinciale, alors que 12 % des personnes d’identité autochtone possèdent un diplôme collégial (15 % pour les non-autochtones) et 3 % d’entre eux détiennent un baccalauréat (9 % pour les non-autochtones).

Augmentation du nombre d’étudiants autochtones

Du côté de l’UQAT, on note une augmentation constante du nombre d’étudiants autochtones4 entre 2013 et 2018, passant de 165 à 180, avec un pic de 202 étudiants en 2016-20175. En 2019-2020, l’UQAT accueillait 102 étudiants autochtones à l’automne et 133 étudiants à l’hiver6, en plus des 88 étudiants qui fréquentaient le Service de formation continue. Au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue7, le nombre d’inscriptions aux programmes de la formation continue destinés aux Autochtones augmente également, passant de 26 à 38 étudiants entre 2015 et 2020. Le nombre d’étudiants autochtones dans les programmes réguliers est passé de 9 à 14 entre 2015 et 2019.

Obstacles à l'accessibilité

Les étudiants autochtones rencontrent plusieurs défis tout au long de leur parcours postsecondaire. Notons la pénurie de logements dans la région, la difficile conciliation famille-travail-études et parfois même une certaine méfiance envers le système éducatif. Les établissements postsecondaires déploient de nombreuses mesures pour améliorer l’expérience étudiante des autochtones et pour tenir compte de leur réalité culturelle. Les données du prochain recensement permettront de mieux documenter les effets de ces efforts pour favoriser l’accessibilité aux études postsecondaires aux populations autochtones. 

Sources : 

1. et 5. Bureau de la coopération interuniversitaire (BCI), 2021, L’action des universités québécoises pour, par et avec les Premiers Peuples – Portrait 2019, 2021.
2. Recensement 2016, Statistique Canada.
3. « Identité autochtone » désigne les personnes s’identifiant aux peuples autochtones du Canada. Il s’agit des personnes des Premières Nations, des Métis ou des Inuits.
4. Les données collégiales comme universitaires concernent seulement les déclarations volontaires du statut autochtone. Ces nombres peuvent donc être sous-estimés.
6. UQAT, demande spéciale. Tous cycles confondus.
7. Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, demande spéciale.



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