L'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue

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Habitation

Normes d'acceptabilité d'un logement

— Mariella Collini

Il est fréquent d’aborder le droit fondamental de se loger sous l’angle de l’accessibilité financière au logement. Il est généralement reconnu qu’un ménage consacrant 30 % et plus de son revenu total avant impôt aux frais de logement est dans une situation d’inaccessibilité au logement. Regard sur un indicateur qui complète cette première lecture.




Ainsi, si bon nombre de personnes vivent dans un logement n’étant pas adapté à leur budget, qu’en est-il des autres conditions normales de confort? Par exemple, le logement est-il de taille suffisante et adaptée à la situation familiale? Le logement nécessite-t-il des réparations majeures?

Pour prendre en considération l’existence de ces trois normes d’acceptabilité d’un logement – abordabilité, taille et qualité – Statistique Canada, avec la collaboration de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), a créé un indicateur portant sur les besoins impérieux en matière de logement. En considérant ces trois normes, l’indicateur établit, par la suite, si le ménage peut accéder, à prix abordable, à un logement adéquat et d’une taille convenable. En d’autres mots, un ménage qui éprouve des besoins impérieux en matière de logement est un ménage qui occupe un logement qui n’est pas conforme à au moins une des normes, tout en ayant un niveau de revenu qui ne lui permet pas de se procurer un logement acceptable sur le marché local.

En 2016, la proportion des ménages de l’Abitibi-Témiscamingue se trouvant aux prises avec des besoins impérieux en matière de logement s’établissait à 6,2 %, ce qui représente 3 940 ménages. Sur l’ensemble des ménages1 de leur MRC, ceux avec des besoins impérieux prédominaient au sein de la MRC de Témiscamingue en 2016, avec plus d’un ménage sur 10 ou 735 ménages. La MRC d’Abitibi-Ouest arrivait au 2e rang avec un taux de 8,5 % ou 730 ménages aux prises avec cette situation. Enfin, la proportion des ménages ne vivant pas dans un logement acceptable et étant incapables de s’en procurer un atteignait entre 5,0 % et 5,4 % au sein des autres MRC de la région. Notons que les ménages privés habitant un logement de bande ou situé sur une exploitation agricole sont exclus.

Nombre et proportion de ménages1 propriétaires et locataires qui ont des besoins impérieux en matière de logement
> MRC de l’Abitibi-Témiscamigue et le Québec, 2006 et 2016

  Abitibi  Abitibi-Ouest La Vallée-de-l'Or Rouyn-Noranda Témiscamingue Région* Québec
Nombre de ménages avec des besoins impérieux - 2016 540 750 985 930 735 3 940 305 585
Part en 2016 5,3 % 8,5 % 5,4 % 5,0 % 11,3 % 6,2 % 9,0 %
Part en 2006 6,7 % 7,8 % 10,1 % 10,1 % 9,1 % n.d. 10,6 %

Note 1 : Tous les ménages, qu’ils soient propriétaires ou locataires. L’univers des ménages pris en considération en vue d’évaluer les besoins impérieux en matière de logement ne comprend que les ménages privés non agricoles hors réserve, qui ont un revenu positif et dont le rapport des frais de logement au revenu est inférieur à 100 %.
Source : Statistique Canada. Recensement de 2016. Produit no 98-509-X2016001 au catalogue.
* Compilation de l’Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue, à partir du Recensement de 2016.   
   
Il est possible d’illustrer l’évolution du nombre de ménages dont les conditions de logement sont considérées comme inacceptables à l’échelle des MRC. Ainsi, selon les barèmes établis, les conditions de logement se sont améliorées dans les MRC d’Abitibi, de La Vallée-de-l’Or et de Rouyn-Noranda, alors qu’elles se sont détériorées en Abitibi-Ouest et au Témiscamingue.

Maintenant, parmi les ménages qui éprouvent des besoins impérieux en matière de logement, l’abordabilité en était la raison principale pour près de 2 960 d’entre eux. Ensuite, quelque 585 ménages avaient un logement qui ne répondait pas à plus de deux normes d’accessibilité. Finalement, 365 ménages habitaient un logement qui ne respectait pas la norme de taille convenable essentiellement. À l’instar des données nationales et provinciales, la norme de logement la moins souvent respectée est celle de l’abordabilité.

En somme, bien qu’il puisse y avoir plus de ménages dans le besoin que ce que les résultats indiquent, l’indicateur est un outil supplémentaire pour illustrer la vulnérabilité de certains ménages.

    + Pour un tableau détaillant les différentes normes d’acceptabilité d’un logement, consultez l’onglet Habitation de notre site Web.



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