L'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue

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Communications , Entrepreneuriat

Les entreprises et Internet, aujourd'hui

— Mariella Collini

L’édition 2016 de l’Enquête sur l’intégration d’Internet aux processus d’affaires réalisée par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) dresse le portrait de l’accès à Internet et de son utilisation dans les entreprises ainsi que de l’utilisation des technologies de l’information et des communications par les entreprises. Tour d’horizon de la situation au sein des entreprises de l’Abitibi-Témiscamingue quant à leur accès à Internet, leur présence sur le Web ainsi que la pratique du commerce électronique.

 




L’ACCÈS À INTERNET

En 2016, près de 91 % des entreprises de 1 employé et plus en Abitibi-Témiscamingue étaient branchées à Internet. À cet égard, la région a un taux de branchement des entreprises comparable à celui de l’ensemble des entreprises situées exclusivement dans l’une ou l’autre des régions administratives (90 %) (voir encadré). Seules deux régions se démarquent avec des taux de branchement plus élevés : la Capitale-Nationale (94 %) et la Montérégie (92 %).

La métho à l’arrière-plan...

L’Enquête sur l’intégration d’Internet aux processus d’affaires de 2016 porte sur les entreprises situées au Québec, avec 1 employé et plus (excluant les travailleurs autonomes) dans 16 secteurs d’activité, excluant les services d’enseignement, les soins de santé et l’assistance sociale, les administrations publiques et les autres services. L’enquête s’est déroulée à l’automne 2016 et à l’hiver 2017 auprès de 15 205 entreprises québécoises.

À la demande du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation (MESI), des estimations régionales ont été produites pour chacune des régions administratives. Comme une entreprise peut avoir plusieurs établissements (magasins, usines) situés dans plusieurs régions différentes, les estimations régionales reposent sur la population des entreprises dont tous les établissements se situent dans la même région. Pour l’Abitibi-Témiscamingue, il s’agit d’un échantillon d’environ 280 entreprises.

À cet égard, les estimations régionales, présentées dans ce dossier, et diffusées dans un fichier Excel, ne sont pas comparables aux estimations concernant la population totale des entreprises du Québec (fascicules produits par l’ISQ). Elles sont toutefois comparables aux estimations produites pour l’ensemble des entreprises qui sont situées exclusivement dans l’une ou l’autre des régions administratives et présentées dans ce dossier. Finalement, il est important de noter que les estimations régionales de 2016 ne peuvent être comparées à celles de 2012.

Haute ou très haute vitesse

Dorénavant, Internet haute vitesse1 est la norme dans les entreprises. En Abitibi-Témiscamingue, environ 85,5 % des entreprises étaient branchées à Internet avec une connexion haute vitesse. Cette proportion est nettement inférieure à celle de l’ensemble des entreprises (93 %). À l’instar de l’Abitibi-Témiscamingue, deux autres régions affichaient des taux inférieurs : Bas-Saint-Laurent (85 %) et Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (85 %).

Parmi les entreprises branchées de la région, et bien que la donnée soit fournie à titre indicatif, 7,5 % utilisaient une connexion très haute vitesse, soit une connexion permettant une vitesse de téléchargement de 100 mégabits et plus par seconde. L’Abitibi-Témiscamingue aurait ainsi un taux de branchement très haute vitesse significativement moins élevé que celui de l’ensemble des entreprises (19 %).

Tel que l’indique le tableau suivant, les raisons invoquées par les entreprises de la région pour ne pas avoir de connexion Internet très haute vitesse se distinguent, par leur ampleur, de celles de l’ensemble des entreprises. Globalement, les entreprises de la région font face à plus de contraintes pour passer à une très haute vitesse de connexion

Part des entreprises branchées qui n’ont pas de connexion Internet très haute vitesse selon la raison
> Abitibi-Témiscamingue et ensemble des entreprises, 2016

 

Abitibi-Témiscamingue

Ensemble entreprises

Non-disponibilité d’un service plus rapide

41,8 %

21,7 %

Pas de besoin

36,8 %

60,4 %

Coût trop élevé

28,3 %

26,5 %

Qualité insatisfaisante du service disponible

9,4 %

2,2 %

† : Indique que l’estimation est significativement différente de celle « Ensemble des entreprises ».

LA PRÉSENCE SUR INTERNET

En Abitibi-Témiscamingue, environ 70 % des entreprises branchées étaient présentes sur Internet, soit via leur propre site Web, via le site Web d’une autre organisation (ex. bannière, association industrielle ou régionale, etc.) ou via les médias sociaux. Parmi les entreprises branchées de la région, plus de la moitié (57 %) étaient présentes sur les médias sociaux. Ensuite, un peu moins de 4 entreprises branchées sur 10 avaient leur propre site Web (38 %), ce qui est une proportion nettement inférieure à celle de l’ensemble des entreprises (55 %). Finalement, près du tiers (32 %) des entreprises étaient présentes sur le site Web d’une autre organisation.

Les entreprises branchées qui n’avaient pas de site Web et qui n’avaient pas l’intention d’en avoir un considéraient pour la plupart ne pas en avoir besoin (73 %). Le manque de ressources financières et le manque de personnel qualifié pour développer ou entretenir un site Web étaient d’autres raisons invoquées par les entreprises de la région. Enfin, d’autres jugeaient que leur présence via le site Web d’une autre organisation ou via les médias sociaux était suffisante.

LE COMMERCE ÉLECTRONIQUE
En 2016, seulement 18 % des entreprises branchées de la région effectuaient des ventes sur Internet. Ce taux est comparable à l’ensemble des entreprises. Par vente en ligne, on entend toute commande effectuée par Internet, avec ou sans paiement en ligne. Les commandes reçues via le courriel traditionnel ne sont pas incluses.

Il appert que les entreprises qui vendent en ligne utilisent diverses plateformes. De façon générale, près de 58 % des entreprises de la région faisaient usage de leur propre site Web pour vendre leurs produits et services en ligne. Le site Web d’une autre organisation (Amazon, Québec Original, etc.), les médias sociaux ou les autres plateformes (applications mobiles) figuraient également parmi les plateformes utilisées.

La vente par commerce électronique représente une part plutôt négligeable des ventes annuelles pour les entreprises branchées de la région ayant reçu des commandes par Internet. Ainsi, les ventes en ligne représentaient en moyenne 16 % de leur chiffre d’affaires en 2015, ce qui est un pourcentage significativement inférieur à celui enregistré pour l’ensemble des entreprises (26 %).

Certains indicateurs relatifs à l’intégration d’Internet aux processus d’affaires
> Abitibi-Témiscamingue et ensemble des entreprises, 2016

 

Abitibi-Témiscamingue

Ensemble des entreprises

Accès à Internet

 

 

Taux de branchement à Internet – Toutes les entreprise

90,7 % (A)

90,3 %

Part des entreprises branchées qui ont une connexion à Internet haute vitesse1

85,5 %† (A)

93,2 %

Part des entreprises branchées qui ont une connexion fixe à Internet très haute vitesse2

7,5 %† (E)

19,2 %

Utilisation d’Internet et présence sur Internet

 

 

Part des entreprises branchées qui ont un site Web

37,9 %† (C)

54,6 %

Part des entreprises branchées qui sont présentes sur les médias sociaux

56,6 % (B)

50,4 %

Commerce électronique

 

 

Part des entreprises branchées qui reçoivent des commandes par Internet

18,0% (D)

18,8 %

Part des entreprises branchées qui ont l’intention de recevoir des commandes par Internet au cours des 12 prochains mois

7,0 % (E)

6,7%

Pourcentage moyen du chiffre d’affaires qui provient des commandes reçues par Internet dans les entreprises qui reçoivent des commandes par Internet3

16,0 %(D)

26,2%

Part des entreprises branchées recevant des commandes par Internet qui vendent sur leur propre site Web3

57,7 % (D)

72,1%

Part des entreprises branchées qui commandent des biens et services par Internet

53,4 % (B)

51,3%

Part des entreprises branchées qui ne font pas de commerce électronique

42,8 % (B)

42,9 %

Notes sur les mesures de précision des données : A : Excellente B : Très bonne C : Bonne D : Passable E : Faible

† : Indique que l’estimation est significativement différente de celle « Ensemble des entreprises ».

Mise en garde sur l’enquête : Les estimations régionales (incluant la catégorie « Ensemble des entreprises ») présentées dans ce tableau sont compilées sur la population des entreprises dont l’ensemble des établissements se situent dans la même région administrative. Par conséquent, elles ne sont pas comparables aux estimations produites sur la population totale des entreprises du Québec.

Notes : 1. Entreprises qui ont une connexion fixe à Internet avec une vitesse de téléchargement maximale d’au moins 5 Mbit/s et les entreprises qui ont une connexion haute vitesse mobile avec au moins une technologie 3G (troisième génération). 2. La très haute vitesse correspond à une vitesse de 100 Mbit/s et plus. 3. Les entreprises qui ont déclaré avoir 0 % de leur chiffre d’affaires provenant des commandes reçues par Internet sont exclues du calcul.

Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête sur l’intégration d’Internet aux processus d’affaires, Données régionales, 2018.

L’apport au chiffre d’affaires
La majorité du chiffre d’affaires des entreprises de la région provenait de la vente de biens (58 %), le reste provenant de la vente de services (services d’hébergement, services de transport, services professionnels, etc.). En moyenne, plus de la moitié du chiffre d’affaires généré par la vente par commerce électronique provenait de produits vendus à des individus (56,5 %). Le reste des achats est le fait d’entreprises (37 %) et d’administrations gouvernementales (6,5 %). Finalement, les entreprises régionales vendaient majoritairement leurs produits et services à une clientèle québécoise : 88 % du chiffre d’affaires provenait de consommateurs québécois en 2015.

Part des entreprises branchées qui font des ventes par Internet selon le type de bénéfice
> Abitibi-Témiscamingue, 2016

Meilleure visibilité

51,5 %

Élargissement géographique de la clientèle

43,2 %

Augmentation de la clientèle

42,9 %

Accroissement des ventes

33,4 %

Meilleure coordination avec les fournisseurs, les clients, etc.

27,7 %

Réduction du temps de commercialisation

18,3 %

Réduction des coûts

17,7 %

Aucun bénéfice

5,7 %


Au moment de l’enquête, la raison la plus souvent citée par près des deux tiers des entreprises de la région (65 %) qui ne vendaient pas par Internet et qui n’avaient pas l’intention de le faire d’ici la prochaine année était que leurs biens et services ne s’y prêtaient pas. En outre, près du quart (23,5 %) des entreprises n’offraient pas leurs biens et services via Internet par manque d’intérêt. En l’occurrence, très peu ont fait mention du manque d’expertise ou d’argent pour développer ou entretenir la solution technologique, du manque de clientèle potentielle via Internet ou de craintes à l’égard de la sécurité.

L’ACHAT EN LIGNE
Pour terminer, en Abitibi-Témiscamingue comme ailleurs, plus d’entreprises achètent sur Internet qu’il y a d’entreprises qui vendent sur Internet. La proportion d’entreprises de la région qui ont acheté des biens et des services sur Internet dépassait 50 % en 2016, ce qui est comparable à l’ensemble des entreprises. Cela dit, la part d’achat en ligne des entreprises régionales est trois fois plus élevée que la part de vente en ligne.

Source : Institut de la statistique du Québec, Enquête sur l’intégration d’Internet aux processus d’affaires, Données régionales, 2018.



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