L'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue

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Agriculture et agroalimentaire

Spécificités agricoles

 Valérie Shaffer

Avec des recettes de 122 M$ en agriculture et une aide gouvernementale totalisant 19,5 M$ dans ce secteur en 2017-2018, l’Abitibi-Témiscamingue est la région ayant reçu la part de soutien la plus élevée, une position qu’elle maintient depuis 2013-2014. Regard sur quelques particularités de notre agriculture, qu’il s’agisse de la production, de la valeur des terres ou de ses défis.  




Appui gouvernemental

L’appui gouvernemental est plus important dans les régions périphériques que dans les régions centrales. Il s’agit du constat d’une récente publication du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)[1] établi à la suite d’un calcul basé sur l’aide versée par le MAPAQ et La Financière agricole du Québec (FADQ) par rapport aux recettes financières agricoles. Ainsi, les régions périphériques ont affiché un ratio moyen de soutien gouvernemental de 12,3 % entre 2013-2014 et 2017-2018, alors que celui des régions centrales a été de 6,7 % (moyenne de 7,3 % pour l’ensemble du Québec). En Abitibi-Témiscamingue, le ratio a été de 15,5 % pour cette même période. En d’autres termes, la région a reçu en moyenne un soutien de 15,50 $ par tranche de 100 $ de recettes financières issues du marché.

Quant à l’année 2017-2018, dans le cas des régions périphériques, l’aide gouvernementale a été au-dessus de la moyenne des 5 dernières années (13,1 % en 2017-2018 c. 12,3 % en moyenne). Ainsi en a-t-il été pour l’Abitibi-Témiscamingue (16,0 % en 2017-2018 c. 15,5 % en moyenne). Dans les régions centrales, l’aide gouvernementale en 2017-2018 a toutefois été sous la moyenne des 5 dernières années (6,1 % en 2017-2018 c. 6,7 % en moyenne). En chiffres absolus, le soutien gouvernemental a totalisé 588 M$ en 2017-2018. De cette somme, 135 M$ ont été distribués dans les régions périphériques.

Ratio du soutien gouvernemental accordé
> Régions administratives, 2017-2018 et moyenne 5 ans (2013-2014 à 2017-2018)

Note : L’estimation des recettes financières ne permet pas de calculer un indicateur distinct pour cinq régions : Nord-du-Québec, Côte-Nord, Gaspésie‒Îles-de-la-Madeleine, Montréal et Laval.

En agriculture, l’appui gouvernemental prend la forme de nombreux programmes. Toujours en proportion des recettes, le soutien du MAPAQ a été plus important dans les régions périphériques du fait qu’il s’adresse davantage aux fermes de petite taille, plus nombreuses en proportion dans ces régions. Dans les 5 dernières années, cela a représenté 4,8 % des recettes dans les régions périphériques et 2,8 % de celles des régions centrales.

Le Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA)[2] de La financière agricole du Québec (FADQ) soutient quant à lui davantage les producteurs de bovins, d’agneaux et de petites céréales, lesquels se trouvent dans une plus grande proportion dans les régions périphériques. Entre 2013-2014 et 2017-2018, le soutien de l’ASRA a correspondu à 4,6 % des recettes dans les régions périphériques et à 2,6 % des recettes des régions centrales.

La production

En Abitibi-Témiscamingue, l’industrie de l’agriculture et de la pêche employait 1 000 personnes et était composée de 584 exploitations agricoles en 2017. La région a la particularité de compter un bon nombre de producteurs vivant uniquement de l’élevage de bovins de boucherie. Sur le plan des recettes financières, les productions vedettes étaient les vaches laitières (34 %), les bovins et veaux (21 %), les pommes de terre (10 %), les céréales et oléagineux (9 %) et les œufs (5 %)[3].

La valeur des terres transigées

La disponibilité de terres de qualité à un coût abordable est une spécificité de l’Abitibi-Témiscamingue. À titre d’exemple, c’est dans la région que s’établissait la plus faible valeur moyenne des terres en culture transigées en 2016, soit 2 726 $/ha, comparativement à 21 898 $/ha dans l’ensemble du Québec. Il en était également ainsi pour l’ensemble des terres agricoles, avec une valeur moyenne de 1 781 $/ha, alors qu’elle était de 15 717 $/ha dans la province[4].

Les défis

Le MAPAQ recense quatre défis pour l’Abitibi-Témiscamingue relativement à l’industrie bioalimentaire : maintenir le nombre d’entreprises agricoles pour assurer la disponibilité des services dans la région; augmenter le nombre d’entreprises en productions animales; augmenter la transformation alimentaire dans la région; développer des entreprises aux productions diversifiées[5].

 

Sources:

[1] Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ). Incidence régionale de l'appui gouvernemental en agriculture au Québec, BioClips vol. 27, no 11, mars 2019.

[2] L’ASRA donne droit à une compensation financière lorsque le prix moyen de vente d'un produit est inférieur au revenu stabilisé. Ce dernier est établi en fonction du coût de production des entreprises spécialisées. Le programme couvre 12 productions, dont les productions porcine, bovine, ovine et de certaines céréales (MAPAQ, Incidence régionale de l'appui gouvernemental en agriculture au Québec, BioClips vol. 27, no 11, mars 2019, tirée de FADQ, Assurance stabilisation).

[3 et 5] MAPAQ, Profil régional de l'industrie bioalimentaire au Québec - Estimations pour 2017, 2018.

[4] La Financière agricole du Québec (FADQ). Bulletin Transac-TERRES, éditions 2013 à 2018. Données compilées par la FADQ. Les TERRES EN CULTURE sont les superficies cultivables, transigées sans bâtiments. De plus, elles ne comprennent pas les pâturages, les vergers, les érablières et les boisés. Les TERRES AGRICOLES regroupent, en plus des terres en culture, toutes les autres superficies agricoles, dont les pâturages, les vergers, les érablières et les boisés. Pour les transactions de terres comportant des bâtiments, seule la valeur attribuable aux superficies est retenue, celle des bâtiments étant retranchée de la valeur totale de la transaction.



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