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Culture
Des innovations dans les bibliothèques publiques
— Étienne Désy-Massé
Les bibliothèques publiques jouent de multiples rôles auprès de la population. Dans un contexte de transition numérique et de pandémie, les bibliothèques publiques de l’Abitibi-Témiscamingue ont innové et adapté leur offre de collections numériques et de médiation culturelle. Voici un survol de l’évolution des services dans les bibliothèques publiques de la région.
Les municipalités d’Amos, de La Sarre, de Rouyn-Noranda et de Val-d’Or ont des bibliothèques publiques autonomes (BPA) alors que la population rurale est desservie, en date de 2019, par 61 points de services du réseau BIBLIO de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec (ATNQ). Depuis plusieurs années, les bibliothèques de la région bonifient leurs collections numériques qui prennent de plus en plus de place face aux collections imprimées. Le constat est le même pour leur utilisation. Entre 2016 et 2019, le nombre d’exemplaires de livres numériques a bondi de 14 972 à 24 775 unités (+ 65%). L’offre numérique est ainsi passée de 2,4 % à 3,8 % de l’offre totale entre 2016 et 2019. Le nombre de prêts d’exemplaires numériques a pour sa part augmenté de 64 %, passant de 12 109 à 19 822 prêts entre 2016 et 2019.
Avec les mesures de restriction d’accès et de confinement décrétées depuis le début de la pandémie de COVID au Québec, on assiste à une accélération du passage au numérique pour offrir des services aux usagers depuis leur domicile. Les bibliothèques diversifient leur offre des collections et de ressources numériques. Par exemple, la bibliothèque de Rouyn-Noranda prête 10 liseuses contenant chacune 25 livres numériques ayant une thématique commune. La bibliothèque d’Amos offre Medici.TV, une plateforme d’écoute de musique classique. Quelques bibliothèques de la région sont abonnées, ou sont en voie de l’être, à BibliMags, une interface d’emprunt de journaux et de magazines numériques. Plusieurs outils ont été mis à la disposition des usagers pour faciliter l’accès et l’utilisation des collections et des ressources en ligne. Des tutoriels ont été publiés sur le fonctionnement et l’utilisation des multiples ressources numériques.
La programmation et la popularité des activités d’animation ont également connu un essor important. Entre 2016 et 2019, le nombre d’activités organisées, tous publics confondus, est passé de 1 445 à 1 751 activités, une augmentation aussi constatée chez le nombre de participants (de 34 088 à 46 995). Les activités explorent différentes voies de diffusion et de rayonnement du patrimoine culturel. Par exemple, le conteur Guillaume Beaulieu a fait une tournée de son spectacle Aînés d’exception où il racontait des tranches de vie de personnes aînées de la région. Les bibliothèques sont aussi des centres d’apprentissage et de développement personnel. Par exemple, les enfants peuvent jouer au Tapimagine, un tapis spécial pour les contes thématiques. Les bibliothèques sont des carrefours sociaux et organisent des activités favorisant les interactions, comme 15-2, un événement de jeux de société dans la ludothèque de Val-d’Or. Certaines bibliothèques offrent ou planifient des médialabs, des lieux comportant entre autres des équipements ludiques et technologiques pour des activités d’apprentissage, de bricolage et de création numérique. Plusieurs événements, qui se faisaient en présentiel avant la pandémie, se sont déroulés virtuellement en raison des consignes sanitaires, comme les heures du conte, les lancements de livres et les animations scolaires.
Sources :
Correspondances avec les directions des bibliothèques et du Réseau BIBLIO ATNQ, mars 2021.
MCC, BANQ, Statistiques des bibliothèques publiques du Québec, 2019.
Article publié par l’Observatoire en avril 2021.