En 2024, 619 exploitations agricoles étaient actives en Abitibi-Témiscamingue, ce qui correspond à une hausse par rapport à 2020, où l’on en recensait 576. Toutes les MRC de la région ont enregistré une croissance du nombre de fermes, bien que la majorité demeure concentrée au Témiscamingue (241), en Abitibi-Ouest (163) et en Abitibi (129)1. Les revenus agricoles totaux ont atteint 141 M$ en 20232.
ÉVOLUTION DU MILIEU AGRICOLE
Entre 2010 et 2024, le secteur agricole montre une conversion importante : les exploitations spécialisées dans la production animale perdent du terrain au profit des exploitations végétales. On observe ainsi une baisse importante des fermes ayant pour activité principale la production animale, dont le nombre diminue de 464 à 328. En proportion, elles passent de 72 % en 2010 à 53 % en 2024. Inversement, la proportion des exploitations spécialisées dans la production végétale a augmenté, passant de 26 % à 46 %.
Cette transformation structurelle de l’agriculture régionale s’inscrit dans des dynamiques plus larges liées notamment à l’adaptation aux marchés, aux contraintes économiques, logistiques et environne-mentales spécifiques à l’élevage, aux préférences de consommation alimentaire ainsi qu’aux orientations des politiques et programmes agricoles.
Nombre et pourcentage des exploitations agricoles selon la production principale
> Abitibi-Témiscamingue, 2010, 2020 et 2024
2010 | 2020 | 2024 | ||||
Nombre | Part | Nombre | Part | Nombre | Part | |
Production animale | 464 | 72,2 % | 323 | 56,1 % | 328 | 53,0 % |
Production végétale | 165 | 25,7 % | 246 | 42,7 % | 283 | 45,7 % |
Autre | 14 | 2,2 % | 7 | 1,2 % | 8 | 1,3 % |
Total | 643 | 100,0 % | 576 | 100,0 % | 619 | 100,0 % |
Source : Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), Fiches d’enregistrement des exploitations agricoles, compilation des données en date du 26 mars 2025.
Traitement : Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue.
En 2024, près de la moitié (49 %) des fermes déclaraient un revenu agricole inférieur à 50 000 $, alors que 38 % l’avaient fait en 2010. Les exploitations de taille intermédiaire, avec des revenus agricoles entre 50 000 $ et 500 000 $ ont vu leur poids diminuer, de 53 % en 2010 à 38 % en 2024. Enfin, on note une croissance des exploitations avec des revenus agricoles de 500 000 $ et plus qui passent de 9 % à 13 % entre 2010 et 2024.
GESTION DE L’OFFRE
La gestion de l’offre est un système qui régule la production agricole au Canada par des quotas pour répondre aux besoins du marché intérieur, stabiliser les prix, limiter les importations et assurer un revenu stable aux productrices et producteurs. La gestion de l’offre vise le lait et produits dérivés, le poulet, le dindon ainsi que les œufs de consommation et les œufs d’incubation. Au Québec, les productions sous le système de la gestion de l’offre ont généré 4,6 G$, soit 39 % de l’ensemble des recettes agricoles totales en 2023. En Abitibi-Témiscamingue, les producteurs laitiers et avicoles détenant des quotas sous le système de la gestion de l’offre représentaient 41 % des recettes agricoles totales3.
En Abitibi-Témiscamingue, la production laitière se classe au premier rang des productions agricoles régionales selon les revenus générés. La production d’œufs de consommation se hisse, quant à elle, au 5ᵉ rang des sources de revenus agricoles1.
PRODUITS LOCAUX ET ACHAT LOCAL
Des entreprises commercialisent leurs produits par l’entremise des grandes chaînes d’alimentation, d’autres par la mise en marché de proximité – marchés publics, kiosques à la ferme, livraison de paniers, vente en ligne –, ou les deux à la fois. Selon le Répertoire des aliments québécois, 599 produits fabriqués par des entreprises de l’Abitibi-Témiscamingue sont recensés en juin 2025. Ces produits se répartissent dans 9 des 14 catégories du répertoire, les principales étant les aliments préparés (180), les boissons alcoolisées et non alcoolisées (136) et les produits laitiers, œufs et succédanés (120). Plus de la moitié de ces produits (387) sont identifiés Aliments du Québec et une minorité (25) sont certifiés Casher4.
En 2025, dix marchés publics seront en activité durant la saison estivale (juin à septembre). Il s’agit de Rouyn-Noranda, Amos, Barraute, Ville-Marie, Vallée-de-l’Or, Malartic, Senneterre, Duparquet, Palmarolle et La Sarre (nouveau en 2025). À l’été 2024, les 9 marchés publics actifs ont profité des produits locaux de 225 exposantes et exposants et ont attiré près de 40 800 visiteuses et visiteurs. Sept marchés publics ont déclaré des recettes dépassant le million de dollars. Depuis 2020, tous les indicateurs sont à la hausse : le nombre d’exposantes et exposants (+55 %), de visiteuses et visiteurs (+46 %) et de recettes (+72 %). La plateforme Goûtez A-T a amassé plus de 72 000 $ pour la période estivale 2024 et le marché de Noël, des retombées également en croissance par rapport à 20205.
Sources : Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). 1. Fiches d’enregistrement des exploitations agricoles. 2. Profil régional de l’industrie bioalimentaire au Québec –Estimations pour l’année 2023. 3. BioClips, Les productions agricoles sous gestion de l’offre : un apport majeur à l’économie du Québec, janvier 2025. 4. Répertoire des aliments québécois, extraction des données en date de juin 2025. 5. Direction régionale de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec du MAPAQ et Brin d’info, Les marchés publics, un levier important pour l’achat local, hiver 2020.