Une récente étude indique que l’économie sociale regroupe environ 320 OBNL, coopératives et mutuelles dans la région, employant près de 3 970 personnes salariées, pour un chiffre d’affaires total de 487,7 M$. En plus de leur main-d’œuvre salariée, 63 % des entreprises d’économie sociale (EÉS) mobilisent environ 6 000 bénévoles. Présentes dans tous les domaines d’activité, les EÉS de la région se concentrent principalement dans les organisations civiques et sociales, l’enseignement, les services de garde et l’assistance sociale, les loisirs et le tourisme ainsi que les arts, la culture et les médias.

Environ 56 % des EÉS de la région répondent aux besoins d’une clientèle de proximité, soit au sein d’un quartier ou d’une ou de plusieurs municipalités, s’étendant à une ou quelques MRC, tandis que 35 % desservent l’ensemble de la région. Seulement 9 % des entreprises sont intervenues sur un territoire national ou international. La distribution des EÉS de la région selon leur finalité sociale révèle des ancrages étroitement liés à la qualité de vie, au dynamisme communautaire ainsi qu’à la satisfaction de besoins individuels et collectifs. Plus de la moitié (53 %) intervient de manière particulière pour :

  • Offrir des contenus artistiques et culturels, par la création, la diffusion ou la mise en valeur de productions ainsi que pour préserver le patrimoine.
  • Offrir des services ou des biens relatifs à l’habitation, comme du logement social et communautaire ou des espaces locatifs.
  • Favoriser le loisir et le tourisme par la gestion d’infrastructures, l’organisation d’activités récréatives ou culturelles et l’offre d’expériences et de services de séjour ou de plein air.
  • Favoriser la santé et améliorer les conditions de vie en offrant des services, des soins et des ressources adaptées aux besoins de la population, qu’il s’agisse de prévention, de soutien à domicile ou d’accompagnement de personnes vulnérables.

FINALITÉ SOCIALE ET VIABILITÉ ÉCONOMIQUE

Avoir une finalité sociale ne signifie pas renoncer à la viabilité économique. En vertu de la Loi sur l’économie sociale, les EÉS, contrairement à certains organismes d’action communautaire, ont le devoir d’assurer des revenus qui soutiennent la poursuite de leur mission et la réponse aux besoins collectifs. Divers outils témoignent de cet équilibre entre mission sociale et viabilité économique.

En Abitibi-Témiscamingue, 65 % des EÉS ont mis en place au moins un outil de planification, une pratique moins répandue que dans l’ensemble du Québec (75 %). Au cours des 5 années précédant l’enquête, le plan des travaux à réaliser est l’outil le plus couramment utilisé par les EÉS de la région (37 %), suivi de la planification stratégique (31 %) et du plan de communication (23 %). À l’échelle du Québec, ces mêmes outils sont davantage implantés, avec des proportions respectives de 36 %, 45 % et 29 %. La composition sectorielle des EÉS régionales, marquée par l’habitation et les loisirs et tourisme, des secteurs liés à la gestion d’immeubles ou d’équipements, peut expliquer, en partie, la plus grande fréquence de plans de travaux que de planifications stratégiques.

Les objectifs de développement que se sont fixés les EÉS de la région pour les trois prochaines années visent avant tout à renforcer la mission et la réponse aux besoins de leurs membres (62 %). Les EÉS cherchent ensuite à améliorer la qualité des produits et services offerts (45 %), à accroître leur promotion (30 %), à combler leurs besoins de main-d’œuvre (26 %) et enfin, à obtenir un financement adéquat pour leurs projets (24 %). Comparativement à celles du reste du Québec, les EÉS de la région se distinguent par une plus grande importance accordée à la promotion de leurs produits et services ainsi qu’à la satisfaction de leurs besoins de main-d’œuvre, des priorités révélatrices des défis actuels de visibilité et de recrutement.

Les principales activités de développement à long terme des EÉS visent la croissance, l’innovation ou la consolidation. En Abitibi-Témiscamingue, une grande majorité des EÉS (88 %) ont mené au moins une activité de développement concernant soit leurs pratiques, leurs ressources humaines, leurs investissements ou leur gouvernance. Parmi les trois principales activités recensées, deux concernent les ressources humaines (salariées et bénévoles), notamment par la formation et la réévaluation des conditions de travail, incluant la rémunération. Les activités touchant les investissements en immobilisations et équipements sont également fréquentes, et sont plus répandues au sein des EÉS de la région que dans l’ensemble du Québec.

Source : LAGACÉ-BUREAU, François-Xavier, L’économie sociale au Québec. Portrait statistique 2022, Institut de la statistique du Québec, 2025.