L'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue

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Ressources hydriques

La qualité de l'eau de surface

— Mariella Collini

En juin dernier se déroulait la première édition du Forum régional sur l’eau en Abitibi-Témiscamingue. Celui-ci avait pour objectif d’informer les intervenants provenant d’horizons divers sur les connaissances acquises au cours des dernières années ainsi que sur les enjeux liés à la ressource hydrique. Grandes lignes de l’état de santé de nos lacs et cours d’eau.

 




Pour pallier les importantes lacunes sur l’état des connaissances de la qualité de l’eau de surface et parfaire les réseaux de surveillance gouvernementaux*, les organismes de bassins versants du Témiscamingue (OBVT) et de l’Abitibi-Jamésie (OBVAJ) mènent des travaux d’analyse et de suivi de la qualité de l’eau sur plusieurs sites spécifiques de leur bassin versant respectif.

Bassin versant du Témiscamingue

Les résultats obtenus des campagnes d’échantillonnages réalisées depuis 2015 indiquent que, dans l’ensemble, la qualité de l’eau de surface s’avère bonne aux stations localisées sur des sites peu affectés par les pressions anthropiques et où les débits d’eau sont plus importants. Sur 322 sous-bassins versants, seuls 31 sont sans pressions anthropiques soit, en d’autres mots, de pressions d’origine humaine résultant des activités résidentielles, industrielles, agricoles ou de villégiature.

L’Indice de qualité bactériologique et physi-cochimique (l’IQBP6) est un indice global qui sert à évaluer la qualité générale de l’eau des rivières et des ruisseaux. Selon les analyses effectuées, une cote de bonne qualité a été calculée aux stations de Notre-Dame-du-Nord et de Témiscaming, en amont du barrage. Par contre, les résultats montrent que la qualité de l’eau tend à se détériorer au niveau des affluents du lac Témiscamingue, notamment pour certains tributaires affectés par des pressions anthropiques. Des cotes de qualité de l’eau allant de douteuse à très mauvaise caractérisent notamment la rivière à La Loutre, le ruisseau Abbica et la Petite Rivière Blanche. Plus au nord du bassin versant, la station située sur la rivière Kinojévis affiche une eau de qualité douteuse.

Enfin, les résultats obtenus sur ce bassin versant ciblent comme premier facteur déclassant, c’est-à-dire qui affecte vers le bas la classe de qualité de l’IQBP6, le phosphore total. Ce dernier a notamment pour effet de favoriser la prolifération de la biomasse dans les plans d’eau. Il est aussi fortement corrélé à l’apparition de cyanobactéries (algues bleu-vert). Ensuite, on relève les matières en suspension dans plusieurs stations.

Bassin versant d’Abitibi-Jamésie

Du côté du bassin versant de l’Abitibi-Jamésie, la première année d’échantillonnage en 2017 tend à démontrer que la qualité de l’eau en amont des bassins versants des rivières Abitibi et Harricana est satisfaisante, alors que la qualité de l’eau est plus affectée dans les eaux situées en aval.

À la lumière des résultats de l’IQPB6, obtenus dans les stations de l’OBVAJ, les cotes de qualité de l’eau les plus faibles (douteuses et mauvaises) vont aux rivières Landrienne, Loïs, Duparquet, Taschereau, Bell et au ruisseau Thibault. Les rivières Harricana et Milky présentent une qualité de l’eau satisfaisante. Toutefois, il est à noter qu’aucune des rivières échantillonnées de l’OBVAJ n’a obtenu une cote de bonne qualité de l’eau. Il faut préciser que les résultats sont basés sur une seule année d’échantillonnage et pourraient représenter certaines particularités de l’année 2017.

Dans ce bassin versant en général, les résultats obtenus ciblent comme premier facteur déclassant les matières en suspension et, dans une moindre mesure, le phosphore. Les matières en suspension, d’origine naturelle ou anthropique, sont des particules solides en suspension dans l’eau. Lorsqu’elles sont présentes en concentration élevée, elles peuvent empêcher une bonne production d’oxygène pour les organismes vivants.

CONCLUSION

Les résultats obtenus par les OBV de la région démontrent l’importance de poursuivre le suivi de la qualité de l’eau sur une période soutenue afin d’appuyer l’élaboration de pistes de solution adaptées aux problématiques identifiées. La ressource hydrique étant une richesse précieuse, il faut poursuivre les efforts de sensibilisation de la population et des différents acteurs concernés quant aux impacts de certains usages sur la qualité de l’eau.

 

Note : *Réseau-Rivières et Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL).

Sources : Rivard, P. (2018). Portrait de la qualité de l’eau de surface, bassin versant du Témiscamingue.
Jaton, L. (2018). Projet pilote d’analyse de la qualité de l’eau de surface du bassin versant Abitibi-Jamésie de surface de l’OBVAJ.

 

 



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