L'Observatoire de l'Abitibi-Témiscamingue

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Économie , Habitation

Perspectives du marché immobilier 2017-2032

 Valérie Shaffer

Une récente publication de Desjardins1 présente les résultats d’une recherche2 à propos des conséquences des changements démographiques sur le marché immobilier dans les régions du Québec sur une période de 15 ans. Selon l’auteur de la recherche, l’Abitibi-Témiscamingue connaîtrait un léger repli des prix des résidences, suivi d’une remontée.




L’année 2018, une année exceptionnelle

En 2018, la conjoncture économique a été très favorable pour le marché de la revente dans la plupart des régions de la province. À l’échelle provinciale, l’augmentation des prix moyens en termes réels3 a été de plus de 3 % pour cette année. Parmi l’ensemble des régions, c’est en Abitibi-Témiscamingue que la plus grande variation en pourcentage des prix moyens a été enregistrée. Spécifiquement pour la région, la vitalité du marché du travail (taux de chômage très bas) et le resserrement du marché locatif (taux d’inoccupation très faible) ont stimulé le marché de l’habitation.

En comparaison avec 2018, bien que la variation des prix moyens des propriétés pour la période 2012-2017 a été positive en Abitibi-Témiscamingue, l'augmentation a été plus modeste.

Facteurs démographiques à considérer

Au-delà des fluctuations à court terme (soit des facteurs conditionnant la demande et l’offre), la démographie est un facteur qui influence le marché immobilier à long terme. Les migrations, l’accroissement naturel et la composition par âge de la population affectent les projections des prix résidentiels sur une période de plusieurs années4.

Dans le cas spécifique de l’Abitibi-Témiscamingue, la recherche prévoit, pour la période 2017-2032, une légère augmentation de la population et un solde migratoire légèrement positif, deux facteurs ayant un effet positif sur l’évolution des prix immobiliers. Cependant, et bien que la recherche ne fasse pas état des perspectives de la composition par âge de la région, les prévisions démographiques de l’Institut de la statistique du Québec font voir une diminution de la proportion des 25-54 ans et une augmentation de personnes âgées de 65 ans et plus pour la période à l’étude5, ce qui a un effet négatif sur le marché immobilier.

Léger repli des prix anticipé

Dans l’ensemble du Québec, les prix moyens des résidences devraient fléchir d’environ 3 % sur un horizon d’une dizaine d’années, puis remonteraient lentement. L’ampleur et la durée de la période de recul varient selon la région. En Abitibi-Témiscamingue, la diminution projetée des prix moyens se situerait, à son plus bas, à 2,0 %. On s’attend à ce que le creux des prix soit atteint en 2023 (stabilité en 2024 et 2025). Le dépassement des prix de 2017 est prévu en 2031.

Évolution projetée des prix moyens des résidences
> Abitibi-Témiscamingue, 2017 à 2032

Sources : Département d’économique, Université Laval et Desjardins, Études économiques

 

Année de creux des prix moyens des propriétés
> Régions du Québec, perspectives jusqu’en 2032

 

Nombre de régions

Régions

2020

1

Capitale-Nationale

2021

3

Centre-du-Québec, Montréal, Gaspésie‒Îles-de-la-Madeleine

2023

5

Abitibi-Témiscamingue, Bas-Saint-Laurent, Côte-Nord, Montérégie, Saguenay‒Lac-Saint-Jean

2024

3

Chaudière-Appalaches, Estrie, Lanaudière

2025

1

Mauricie

2027

3

Laval, Laurentides, Outaouais

Note : La région du Nord-du-Québec n’a pas été étudiée.
Sources : Département d’économique, Université Laval et Desjardins, Études économiques, tiré de Desjardins, Québec : conséquences des changements démographiques sur le marché immobilier, Études économiques, 28 février 2019.

 

1. Desjardins, Québec : conséquences des changements démographiques sur le marché immobilier, Études économiques, 28 février 2019.

2. Josué Desbiens, Impact des changements démographiques sur le marché immobilier québécois, Mémoire de maîtrise en économie, Université Laval, 2018, 62 p.
3. Les résultats des changements de prix sont tous exprimés en termes réels, c’est-à-dire en excluant l’inflation.
4. Les projections prennent également en compte d’autres facteurs, tels le revenu par habitant, la densité de la population, les taux d’intérêt hypothécaires, la construction de logements. Elles ne prennent toutefois pas en considération une fin de cycle économique et une éventuelle récession qui pourrait survenir entre 2020 et 2025.
5. Institut de la statistique du Québec, Perspectives démographiques du Québec et des régions, 2011-2061. Édition 2014, 2014.

 

 

 

 



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